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guercoeur visuel OnRÀ l'approche de la nouvelle production de Guercœur d'Albéric Magnard à l'Opéra national du Rhin, José Pons revient sur cet opéra mythique, œuvre totale et singulière. Une délégation de la PMi sera présente le dimanche 28 avril à Strasbourg pour la première de ce qui s'annonce comme l'un des événements lyriques de la saison.

Créé sur la scène de l’Opéra de Paris le 21 avril 1931 sous la baguette de François Ruhlmann, Guercœur, tragédie lyrique en trois actes et cinq tableaux, paroles et musique d’Albéric Magnard, n’a jamais été repris depuis lors sur une scène lyrique française. Œuvre totale et singulière, Gercoeur s’appuie sur un sujet curieux et assez neuf, mettant en scène l’angoissant problème de la survivance et oppose, en un dramatique contraste, les félicités célestes du renoncement et la souffrance d’ici-bas.

À l'occasion de la recréation de l'opéra Hulda et du déplacement d'une délégation de la Presse musicale internationale à la Salle philharmonique de Liège, José Pons revient sur l'œuvre lyrique de César Franck.

hulda partitionLa musique vocale et l’opéra n’occupent qu’une place somme toute accessoire dans la vaste production musicale de César Franck (1822-1890). Pour autant, il convient de ne pas négliger cet aspect de son œuvre qui, en cette année des commémorations du bicentenaire de sa naissance, est mis à l’honneur, notamment grâce aux initiatives du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française.

Une intégrale des mélodies et duos du compositeur vient ainsi de paraître au disque réunissant le baryton Tassis Christoyannis et la soprano Véronique Gens avec Jeff Cohen au piano. Cet enregistrement, qui fait l’objet d’une présentation remarquable, permet enfin d’apprécier dans son ensemble ces mélodies, tour à tour graves ou plus légères, brèves ou développées, composées depuis les années de jeunesse jusqu’à celles de la vieillesse. Il reste à souhaiter que les cantates et oratorios de César Franck, en premier lieu Les Béatitudes, comportant huit solistes vocaux, ouvrage si souvent donné au concert jusqu’à la première guerre mondiale et aujourd’hui fort négligé, bénéficient d’un même entreprise de réhabilitation.

sibelius DRParmi les célébrations du cent cinquantenaire de Sibelius, né le 8 décembre 1865, une des plus importantes a été la Conférence internationale organisée du 4 au 8 décembre à Hämeenlinna, sa ville natale, à une centaine de kilomètres au nord d’Helsinki. Sixième du genre (une tous les cinq ans depuis 1990), elle réunissait notamment une soixantaine de « spécialistes » de plusieurs pays : Allemagne, Angleterre, Estonie, Etats-Unis, Finlande, France, Israël, Italie... Marc Vignal évoque ici ce grand rendez-vous autour de l'œuvre du compositeur finlandais.

Jean Sibelius (photo DR)

Dans des communications d’une vingtaine de minutes chacune, les participants ont fait part en anglais de leurs recherches, découvertes, analyses et/ou interrogations. Il a été question de la réception de Sibelius dans le monde, de son modernisme, de ses rapports avec ses contemporains, de son importance pour les compositeurs d’aujourd’hui, de ses rapports avec la politique nationale et internationale, etc.

bohuslav martinu
Bohuslav Martinu (photo DR)

Pour honorer Guy Erismann, fidèle « tchéquophile », les musicologues pragois organisèrent un colloque évoquant Martinu et la France (1997). Je suggérai d’emmener avec nous Manuel Rosenthal, interprète de la première heure. Alors âgé de 93 ans, l’illustre disciple de Ravel hésita puis me proposa un entretien dont nous pourrions disposer. Un passionnant après-midi, rue du Moulin des Prés, donna naissance à l’interview très informée qu’on va lire. Les questions ont été résorbées : restent l’effervescence d’un témoin vigilant, sa vivacité, son franc parler. Il a paru nécessaire de laisser sans apprêts ce français parlé, improvisation zigzagante, qui, pour Prague, dut être purgée de quelques aspérités… On trouvera ci-dessous cet entretien intégral, significatif en ses redites comme en ses insolences.

Marcel Marnat

 

BenjaminBritten

La Sérénade de Benjamin Britten : poésie anglaise, musique universelle

Lorsqu'il compose sa Sérénade pour ténor, cor et cordes en 1943, Benjamin Britten n'est pas encore le grand compositeur d'opéras que l'on connaît aujourd'hui : il rencontrera son premier succès lyrique deux ans plus tard avec Peter Grimes. Cependant, la voix est déjà son instrument de prédilection : plus particulièrementcelle du ténor Peter Pears. Celui-ci partagera la vie et l'œuvre ducompositeur, son humanisme aussi qui transparaît dans cette Sérénade qui emprunte aux poètes anglais (Tennyson, Blake, Keats...) pour dire, à travers le thème de la nuit, l'universalité des émotions. 

Cette conférence de Jean-Guillaume Lebrun, organisée par la radio Accent 4 (www.accent4.com), a été prononcée le 4 décembre 2014 comme « avant-propos musical » au concert de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg dirigé par HK Gruber. Nous en publions ici un résumé.