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Dans le cadre de ses apéros au Café Mon Paris, la Presse musicale internationale recevait ce 23 mai le violoncelliste Yan Levionnois. Rencontre avec un jeune musicien complet et passionné.

yan levionnoisYan Levionnois n'a pas mis longtemps à trouver son instrument : son père, Éric Levionnois, est violoncelle solo de l'Orchestre philharmonique de Radio France ; c'est auprès de lui qu'il commence son apprentissage avant de suivre, entre autres, les cours de Marc Coppey au CNSM de Paris. Un peu plus tard, il se choisira un autre mentor, en étudiant à Oslo auprès de Truls Mørk, puis poursuivra sa formation à la Juilliard School de New York avec Timothy Eddy. Il profite de ce séjour états-unien pour étudier la philosophie à la Columbia University.

C'est que Yan Levionnois est curieux de nature. Cela se voit dans son approche très large du métier de musicien. Passionné de musique de chambre, il forme avec Guillaume Bellom un magnifique duo (le pianiste devait d'ailleurs partager cet apéritif mais a dû s'envoler pour remplacer Nicholas Angelich au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg). « Notre collaboration s'est construite en vue de l'enregistrement des sonates de Schubert, Mendelssohn et Strauss [paru sur le label Fondamenta en 2017]. Tout s'est fait de façon très naturelle et nous avons enchaîné avec plusieurs tournées de concerts. C'est agréable de trouver des partenaires avec qui l'entente est telle qu'il n'est pas nécessaire d'expliquer ses choix » souligne Yan Levionnois, qui s'est lié depuis plusieurs années avec le violoniste Pierre Fouchenneret, l'altiste Lise Berthaud ou le violoncelliste François Salque. Il retrouve ce même plaisir à jouer au sein de l'orchestre Les Dissonances, qui joue sans chef et favorise les échanges entre les musiciens et le directeur artistique david Grimal : « Dans ces conditions, le travail en orchestre n'exclut pas le travail de soliste ».

Parmi les projets qui lui tiennent particulièrement à cœur, un programme mêlant les Suites pour violoncelle de Britten aux poèmes de Rimbaud déjà présenté en concert et qu'il souhaite désormais enregistrer. Très intéressé par la musique contemporaine, il remarque que « la période la plus expérimentale est passée » et qu'aujourd'hui une œuvre peut être exigeante sans pour autant nécessiter moult effets et modes de jeu. Il travaille actuellement avec la jeune compositrice Camille Pépin pour un cycle de mélodies (voix, violoncelle et piano) et un double concerto pour violoncelle, clarinette et orchestre.

Jean-Guillaume Lebrun
photo © Natacha Colmez