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photo Christophe Daguet Editions Lemoine
Bruno Mantovani - photo C. Daguet / éditions Henry Lemoine

 

La Presse musicale internationale fait le choix de l'avenir en décernant le Grand Prix Antoine Livio 2009 au jeune compositeur Bruno Mantovani. Auteur d'œuvres remarquées – tels le Livre des illusions créé en juin dernier ou un Concerto pour deux altos écrit pour Antoine Tamestit et Tabea Zimmermann –, ce jeune maître de l'écriture pour orchestre, né en 1974, sera à l'affiche de l'Opéra Bastille en mars 2011 avec son deuxième opéra, inspiré par la vie de la poétesse Anna Akhmatova. Rencontre avec le lauréat et témoignages de quelques-uns de ses collaborateurs et amis.

 

EvaMariaWestbroek laureate Prix Livio 2009

Nous publions ici, consécutivement à la remise du prix Antoine Livio pour l'année 2008, les témoignages des plus proches collaborateurs d'Eva Maria Westbroeck.

 

 

 

 

 

Didier Van Moere : Y a-t-il un style Langrée ? Comment travaillez-vous une œuvre ?

Louis Langree photo DR

DVM : Toute œuvre raconte quelque chose ?Louis Langrée : Il n'y a pas de style Langrée. Pour les œuvres, cela dépend. Il y en a que j'apprends pour la première fois, d'autres que je connais depuis trente ans, qui appartiennent au grand répertoire d'orchestre. J'ai étudié la Première Symphonie de Brahms, que je viens de diriger à Lyon, à 16 ans, alors que je n'imaginais absolument pas devenir chef d'orchestre. Dans les deux cas, j'essaie d'abord d'étudier la structure, de voir surtout ce que dit l'œuvre. Je suis influencé par ma pratique de l'opéra : dans un opéra de Mozart, toute phrase musicale est en relation avec le théâtre. Quand vous travaillez avec un orchestre, vous n'êtes pas dans le « comment faire », mais dans le « quoi dire ».

LL : Oui, mais c'est une dramaturgie musicale. Dans la Quarantième Symphonie, Mozart se livre, il y a quelque chose à y raconter. A l'opéra on a la dramaturgie théâtrale, qu'épouse ou que contredit la dramaturgie musicale, mais il y a toujours un lien profond entre les deux. Dans les œuvres symphoniques, il est plus difficile de trouver une cohérence dramaturgique. A l'époque de Mozart, cela allait davantage de soi : les orchestres de fosse étaient aussi des orchestres symphoniques, comme aujourd'hui aussi certains orchestres germaniques, ceux de Dresde, de Leipzig ou de Vienne, par exemple. Cette double culture est un apport très précieux.

« L’association Presse musicale internationale a décerné, le 9 avril 2014 au Centre Dimitri Chostakovitch à Paris, le Grand prix Antoine Livio 2013 au compositeur russe Alexandre Raskatov, en présence de la cantatrice Mme Elena Vassilieva, interprète de la voix "désagréable" du chien et de la Cuisinière dans son opéra A Dog’s Heart et de Mme Irina Chostakovitch, la veuve du compositeur Dimitri Chostakovitch. [...] Le Prix Antoine Livio (Antoine Livio [1937-2001], journaliste et musicologue suisse, fondateur de la PMI) est attribué chaque année à "une personnalité du monde musical dont le travail a incité la critique à reconsidérer une œuvre, un compositeur, une époque ou une tradition". »

 www.resmusica.com

Peter Eötvös (photo DR)

Quoi de plus naturel que de saluer le compositeur et chef d’orchestre hongrois Péter Eötvös par le Prix Antoine Livio, une distinction dont l’objet est de couronner une personnalité du monde musical dont le travail a incité la critique à reconsidérer une œuvre, un compositeur, une époque ou une tradition ? On ne saurait dire plus justement.